Nord-Kivu : baisse sensible du prix d'oignons rouges à Rutshuru

Le prix d'oignons rouges ne cesse de dégringoler sur le marché local à Kalengera, dans le groupement Kisigari en territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Un sac de 100 kilogrammes de ce produit de première nécessité se négocie actuellement autour de 25 dollars américains, contre 100$, il y a quelque temps.

Cette baisse sensible est due au fait que sur le marché à Goma, les oignons importés de certains pays voisins font la concurrence à ceux produits au pays.  

« Il y a beaucoup d’oignons ici. Une bassine se vend à cinq mille ou six mille francs congolais. Auparavant, la même quantité coutait entre quinze mille et vingt mille francs congolais. En termes d’argent, Rutshuru dépend de Goma. Alors, vous savez, le Rwanda et le Burundi alimentent le marché de Goma en oignons. Donc, cette production du Rwanda et du Burundi fait qu’ici chez nous, les oignons se vendent à vil prix. Cette situation affecte les habitants. Ils sont déçus. Ils laissent leurs productions d’oignons pourrir dans les maisons et ne les livrent plus au marché, car ils n’y gagnent plus rien », ndique Haguma Ndazeye, un habitant de Kalengera à nos confrères d'une radio de Butembo-Beni.

À lui d'ajouter : « Et quand ces paysans vendent leurs productions d’oignons, c’est à crédit à vingt ou vingt-cinq dollars, sans être certains d’être payés plus tard. Celui qui faisait la culture d’oignons et vendait un sac à cent dollars parvenait à payer facilement les frais scolaires pour ses enfants. Actuellement, ce n’est plus faisable. Les paysans souffrent de cette baisse du prix des oignons. C’est vrai, les paysans espèrent toujours que les choses peuvent changer. Ainsi, ils vont emprunter de l’argent auprès des tiers pour préparer la saison prochaine, espérant que les choses pourront s’améliorer ». 

Il convient de noter par ailleurs que la multiplicité des taxes illégales sur les voies d’accès aux villes de Goma et de Butembo rend difficile l’acheminement des produits agricoles à destination de ces grands centres de consommation, se plaignent les acheteurs de ces produits. 

La rédaction