La dégradation de la situation sécuritaire en province du Nord-Kivu, avec les affrontements violents qui se font autour de la ville de Goma, aggrave de manière exponentielle la situation déjà chaotique des déplacés internes qui avaient fui les atrocités dans leurs entités.
La ville de Goma, comme dernier rempart, enregistre, depuis quelques jours, un nombre sans précédent de déplacés qui cherchent à se protéger des atrocités de la guerre qui opposent les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au mouvement du 23 mars (M23). Des affrontements qui se concentrent désormais autour de la ville touristique de Goma.
Des Congolais qui avaient fui leurs entités dans différents territoires jadis théâtres des atrocités et qui se sont réfugiés dans différents camps autour de Goma, sont obligés aujourd'hui de se déplacer de nouveau pour fuir les affrontements qui sont à présent à moins de 30 km de la ville.
Certains membres des familles rencontrées dans la ville indiquent qu'ils sont fatigués de cette vie de misère et de déplacement intempestifs dans leur propre pays.
« Nous sommes fatigués. Notre calvaire a commencé à Kitchanga dans le Masisi, nous nous sommes déplacés quand la guerre a commencé. Nous avons fait escale à Mushaki, avant de rejoindre Mugunga où nous étions enjoints de rester dans le camp de Lushagala. Aujourd'hui, avec ces affrontements à Sake et ses enviros, nous sommes encore obligés de quitter ce camp pour chercher refuge à hier. Maintenant là, on ne sait pas où nous allons passer la nuit. », indique un père de famille qui se déplace avec sa femme et leurs trois enfants.
À lui d'ajouter sous un ton de désespoir : « Ça prendra fin quel jour ? Nous sommes fatigués, vraiment. ».
Sa femme dans le coin murmure en swahili :
« Nous sommes devenus comme des papillons dans notre propre pays, nous n'avons aucune importance aujourd'hui, pourtant nous avons laissé nos champs et nos domiciles pour fuir la guerre. S'il faut parler (dialoguer) pour que cette misère cesse, faites-le, pourvu que les vies soient sauvées».
En les questionnant sur les connaissances qu'ils peuvent avoir dans la ville de Goma, les membres de cette famille, visiblement désespérés, n'ont pas voulu répondre à cette question, nous interdisant également de les prendre en photo ou de faire une vidéo. Selon eux, ils risquent de perdre leur accès à la nourriture distribuée aux déplacés.
Celle-ci n'est pas la seule famille des déplacés qui ce sont déplacés à cause de ces affrontements autour de la ville de Goma. Ces derniers ne jurent que sur le retour de la paix, pour qu'ils rentrent dans leurs milieux respectifs. En attendant, ils subissent le poids de cette guerre en silence.
La rédaction
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