Depuis la résurgence du mouvement du 23 mars (M23) dans la partie Est de la République démocratique du Congo, le pays est confronté à plusieurs réalités macabres, avec notamment des affrontements répétitifs poussant les milliers de personnes à se déplacer. Cette situation est mal vécue par différentes couches de la population qui aspirent au retour de la paix. Sauf que cet espoir est confronté à des défis occasionnant différents pourparlers entre le gouvernement et ses partenaires de la région des grands lacs.
Cette équation met le peuple congolais et son gouvernement dans une situation inconfortable lorsqu'il s'agit de voir le nombre de négociations déjà entamées et d'accords déjà signés, mais pas respectés. Le désespoir va même jusque dans les zones occupées par les rebelles. Isaac Kibira, notable de Rutshuru, plaide pour l'implication des autorités locales et autres cadres de base dans les négociations entamées par le gouvernement central, pour la recherche de la paix. Selon lui, ces derniers connaissent mieux que tout le monde le problème de leurs entités. « Nous pensons que les accords déjà signés par le gouvernement dans la recherche de la paix doivent être revus ou au mieux renégociés. Dans cette perspective, il faudra impliquer dans les négociations, les autorités locales comme les chefs coutumiers et autres notables qui connaissent mieux la situation sur le terrain. Cela favorisera le retour de la paix dans notre pays… », a-t-il dit à la rédaction de Focus Info.
À lui de marteler sur la nécessité, pour la RDC, de s'éviter plusieurs engagements, par peur de ne pas être efficace lors de leur mise en œuvre. « Nous estimons que certains accords signés par notre pays peuvent être combinés ou fusionnés pour faciliter leur suivi par les parties prenantes. C'est le cas des accords de Luanda et d'Addis-Abeba. Trop d'accords et d'engagements risquent de souffrir dans leur mise en œuvre. Si les leaders locaux ne sont pas impliqués dans les négociations, ces accords risquent de compromettre encore nos cités, car signés par les gens qui ne maîtrisent pas les vraies réalités du milieu. » souligne-t-il
Le paradigme des conflits dans la partie Est de la République démocratique du Congo demande une bonne lecture de la situation, sinon, en pensant chercher la solution, on risque de créer plus de conflits ou d'envenimer une situation déjà très tendue sur le terrain. D'où la nécessité pour les autorités congolaises et d'autres partenaires de jouer franc-jeu avec les pays de la région pour faciliter le retour de la paix compromise depuis des décennies. Ce plaidoyer pour l'implication des autorités coutumières et des leaders locaux dans la recherche de la paix à l'Est, vient s'ajouter à une liste d'autres déjà formulés dans le passé.
La rédaction
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